Lorsque je vais au stamm pour retrouver les pélerines et les pélerins, c’est toujours avec beaucoup de respect, que je les écoutent raconter leurs aventures, leurs souvenirs. C’est parfois amusant, drôles, mais souvent émouvant.
Dans la Bible, il y a en Luc 24, 13-31, une histoire que j’aime bien lire.
Ou là de ou là là, c’est l’histoire de deux des disciples de Jésus, ils n’ont pas le moral, ils sont tristes, ils vont pas bien, et en plus ils doivent marcher 12km, parce que l’ont vient de crucifier le Seigneur. Mais sans le savoir, Jésus ressuscité s’approche d’eux, ils marchent avec eux et il reste pour souper avec eux.
Quand j’ai traversé la Suisse à pied en partant de Rorschach, je me suis trouvé un jour, hors du chemin de St-Jacques, parce que étant seul, on médite, on réfléchit, on est bien, on marche, on observe. J’étais perdu, et là, tout d’un coup, un vieux monsieur sur un vieux vélo, me voit vient vers moi et me dit, bonjour, « jakobsweg », ce qui signifie, pèlerin de St-Jacques de Compostelle, je lui dit oui et il m’indique alors où retrouver mon chemin.
C’est aussi dans ce petit village, je me trouve devant une toute petite épicerie, j’ai pu y acheter du bon fromage, du pain frais, de la viande séchée, des fruits, au moment de payer, elle me dit, donnez moi 5.-fr. j’ai les larmes qui m’ont mouillé les yeux.
Arrivé à Autigny, il faisait très chaud, très fatigués, mal aux pieds, pas la force d’aller jusqu’à Romont, je m’arrête vers un arrêt postal, et là je vois l’horaire, le prochain bus et en fin d’après-midi, environ 3 heures à attendre.
Je fais du stop, et un homme de couleur s’arrête, me demande ou je vais, je lui dit à la gare de Cottens, il détourne sa route pour moi, et me dépose pile devant la gare de Cottens.
Là aussi séquence émotion, vraiment il y a encore des personnes super chouette sur cette terre.
Ne sommes-nous pas tous des pèlerins sur cette terre.
Dieu nous a mis sur un chemin que nous devons parcourir, parfois seul, dès fois avec des amis, mais souvent sans que nous le sachions, avec la douce présence invisible du Seigneur.
Ce chemin de nos vies, où nous pouvons parfois oublier nos chagrins mais non les consolations de Dieu.
Oublier peut-être nos erreurs, mais non la miséricorde de Dieu.
Oublier nos blessures, mais non le secours de Dieu.
Finalement, que vous dire ?, était-ce Jésus à côté du vieil homme sur son vélo ?
Était-ce Jésus qui m’a servi dans la petite épicerie ?
Était-ce Jésus qui conduisait la voiture qui m’a pris en stop ?
Je vous laisse répondre.
Merci de votre attention et que Dieu vous bénisse.